Je suis plutôt tournée vers l’avenir et j’essaie de vivre le présent le plus intensément possible. Mais dans un déménagement, c’est le passé qui ressurgit.
Au fond d’un tiroir, oubliés sous un meuble, bien rangés dans un carton, certains objets surgissent et ravivent des larmes ou des rires par les souvenirs dont ils sont porteurs. Certains finissent leur vie maintenant, je les jette. D’autres continueront ailleurs, si quelqu’un en veut. En bon état, je ne m’en sers plus. Et d’autres, je les emporte avec moi.
Et je trie, trie et trie. Ça me prend tout mon temps libre. Les idées d’écriture fusent mais je ne m’arrête pas pour les déposer. Avec les objets, c’est aussi dans ma vie que je mets de l’ordre. Et cette introspection, je la souhaite solitaire.
Je fais mes rangements en musique, ça me permet de réécouter des disques compacts dont je ne me souvenais plus du contenu. Certains, je ne les aime plus et d’autres, j’aurais du plaisir à les entendre à nouveau, les voilà dans un carton.
Parmi eux, un requiem. Pourquoi sont-ils toujours écrits pour des années de vie ? Bon, d’accord, pas beaucoup d’années parfois. Mais pourquoi ne pas en écrire pour les minutes qui passent ? Oh, certaines minutes, je suis heureuse de leur mort : un mouvement gai et rapide pour leur dire : « salut bonne et ne revient surtout pas ! » Et même si je ne cultive pas la nostalgie, d’autres mériteraient un passage ample et profond pour rappeler à quel point elles ont compté.
Voilà. De toutes celles-là, j’en raconterai quelques bribes, peut-être. Mais là, il y a des tas qui m’attendent.